Exposition
« Picasso Donner à voir »
Musée
Fabre, Montpellier
Du
15 juin au 23 septembre 2018
Quatorze clés
pour comprendre le désir
Cette monstration s’inscrit dans le cadre de
la saison « Picasso-Méditerranée » impulsée par le Musée national
Picasso de Paris. Elle comprend une centaine de créations qui explorent toutes
les techniques abordées par Picasso dans le cadre d’un panoptique permettant au
spectateur de circuler tout en se perdant dans la tradition labyrinthique.
Pourquoi 14 moments clés et pas 15 ou 16 ? Ce nombre, somme toute
arbitraire, permet une approche très didactique du travail tout en mettant
l’accent sur un nombre d’œuvres extrêmement connues provenant de la capitale.
Nous ne nous trouvons pas ici dans le principe de la découverte, mais plutôt
dans celui de la mise en valeur.
Passons rapidement en revue ces sections :
les débuts avec la période allant de 1895 à 1896 puis la découverte
de Paris, le séjour à Madrid, enfin les premières années fécondes dans la ville
lumière autour des modèles primitifs avec le grand tournant de 1906-2007 des Demoiselles d’Avignon (on ne verra ici
que des esquisses, bien entendu). L’apparition d’une approche nouvelle qui
donnera un mouvement nouveau, le Cubisme prend alors place dans les recherches
polymorphes de Picasso. La fameuse Nature
morte à la chaise cannée de 1912 montre comment l’espace illusionniste le
dispute à l’introduction d’objets du réel, utilisés tels quels. Enfin la
sculpture, genre très important se trouve représentée par quelques pièces dont Le Verre d’absinthe en bronze peint. La
septième section couvrant 1918 à 1923 évoque un certain « retour à
l’ordre » avec la toile monumentale La
flûte de Pan tandis que la huitième confronte ses recherches au
Surréalisme. Période difficile puisque les rapports d’André Breton avec la
peinture sont trop restrictifs pour l’artiste. Il crée en fait son propre
surréalisme puis va se diriger vers la gravure dont La Suite Vollard dans les années trente qui se trouve exposée au
second étage du musée Fabre. « Autour de Guernica » permet d’évoquer
l’œuvre, assez hasardeusement puisque se tient en ce moment même la grande
exposition éponyme au musée Picasso, mais également sans le tableau, jugé
intransportable. La onzième section évoque l’après-guerre et la Riviera avec Antibes
d’un côté et les céramiques de Vallauris. Les années 1953-1954 mélangent
intimité et création (rupture avec Françoise Gillot) tandis que la disparition
de Matisse l’entraîne dans une relecture des grands maîtres de l’art comme
Delacroix, Courbet, Poussin, Manet, etc. En 1963-1964 le mano a mano entre
l’art et l’artiste s’amplifie grandement avant de nous conduire à la dernière
section intitulée « Le souvenir des farces de jeunesse » (1972).
Période riche et ouverte qui a été critiquée fortement à l’époque avant de
devenir « classique » à son tour.
S’il n’est guère aisé de trouver du neuf à
dire sur l’œuvre du Maître, gardons en mémoire son incroyable vitalité et son sens
de l’ironie. Tout tourne autour de lui comme son pinceau-scalpel virevolte sur
la toile, dépeçant les formes pour en retrouver l’état originel.
Christian
Skimao
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