Expositions d’Aleksandra
Kasuba, Imaginer le futur et de Marija Olšauskaitė, The softest hard
Dans
le cadre de la saison de la Lituanie en France 2024
Carré
d’art-Musée d’art contemporain, Nîmes
Du 25 octobre 2024 au 23 mars 2025
![]() |
Aleksandra Kasuba, Spectre. Une allusion, 1975-2014. Vue partielle à Carré d'art, Nîmes. |
Lithuania / Lietuva : deux
générations
Aleksandra
Kasuba (1923-2019), d’origine lituanienne, née à Siauliau, fuit son pays sous
occupation en 1944 et s’installe aux Etats-Unis en 1947. La problématique de l’environnement
et sa détestation de l’angle droit, la conduit à multiplier des réalisations en
membranes tendues dans le cadre d’une approche novatrice. Elle propose des installations,
mais aussi des travaux architecturaux dont beaucoup sont restés à l’état de
projet (d’où les nombreuses maquettes présentes dans l’exposition). La pièce maîtresse
intitulée Spectrum. An Afterthought (Spectre. Une allusion) réalisée
à partir de 1975 a été reprise à divers moments jusqu’en 2014. Se composant de
tissu synthétique, de lampes néon, de filtres colorées, d’acier, d’aluminium,
de contreplaqué, de plastique, etc. elle offre la possibilité de circuler à
l’intérieur afin de profiter des ambiances colorées et de participer pleinement
à cette expérience immersive glissant vers l’immatériel. Les contributions de
George Maciunas et de Jonas Mekas, deux grands artistes d’origine lituanienne
eux aussi, permettent de saisir le contexte artistique dans lequel a vécu Kasuba.
Intégrée dans cette société américaine en devenir et encore pleine d’espoirs, elle
a poursuivi ses recherches à la fois architecturales, sociologiques,
sculpturales autour des textiles et des formes.
![]() |
Marija Olšauskaitė, Etangs, 2023. Exposition Carré d'art, Nîmes. |
Marija Olšauskaitė, née en 1989 à Vilnius, poursuit
également une carrière internationale. Son choix de l’élément verre dans une
démarche contemporaine, se trouve lié à la foisonnante production traditionnelle
en Lituanie. Une série de sculptures nous accueille avec Never Act in Haste
(Agir sans précipitation) où des panneaux en verre parsemés de découpes
vides jonglent avec des formes colorées placées à part qui évoquent des
souvenirs d’enfance. Une très belle installation de sculptures de verres
horizontales, Ponds (Étangs) suit. Le miroitement de lumières placées
en-dessous des plateaux offre un inépuisable questionnement sur les rapports
entre nature et culture. Un autre type d’approche apparaît avec Tranquility Extensions
(Prolongement de la tranquillité) où dans une pénombre complice surgissent
des formes bleutées réalisées avec des filtres de couleur. Rejoignant un univers
onirique et pourtant très matériel, l’artiste conjugue histoires personnelles et
hommage à sa mère. Enfin, dans la dernière salle, des extensions de silicone
pendent nonchalamment, explorant le rapport entre pratiques sociales et
volumes. La rigueur des conceptions se trouve contrebalancée par la forte
poétique de l’ensemble alors que les contraires s’attirent en une sarabande inattendue.
Se trouvent ainsi présentées deux créatrices,
deux tempéraments, deux générations avec la même volonté d’explorer les
méandres d’un art en devenir.
Christian
Skimao
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire