mardi 30 mai 2023

"Constellation" Diane Arbus, LUMA, Arles, 2023.

 Exposition Constellation de Diane Arbus

La Tour, Galerie Principale, LUMA, Arles

En partenariat avec Les Rencontres d’Arles

A partir du 26 mai 2023

 

 

Vue partielle de l'exposition Diane Arbus, LUMA, Arles, 2023

                                         La galaxie Diane Arbus

 

 

  Diane Arbus (1921-1973) est une photographe américaine très connue et ses clichés le sont encore davantage. Elle appartient aux exploratrices d’un monde urbain à la recherche de portraits singuliers qui façonneront par la suite l’imaginaire américain et européen. Sa recherche d’un sujet à la fois familier et étrange, son flair, son sens du cadrage, sa psychologie, ainsi que son cheminement personnel, contribuent à cette quête d’un informulé qui nous touche à chaque fois.

  Comment donc renouveler l’approche d’une œuvre foisonnante et retrouver le plaisir et l’inquiétude de déambuler dans une œuvre aussi conséquente ? Partant d’une présentation éclatée, 454 épreuves d’imprimerie provenant du « Selkirk Prints set » se trouvent mises en regard sur une armature de cadres métalliques, à différentes hauteurs. La présence d’un miroir souple composant le fond de la salle augmente encore la taille de l’ensemble, jouant avec une mise en abyme digne de certains films hollywoodiens. Pour mémoire, Neil Sirk a été l’un de ses étudiants et un proche conseiller technique. Après la mort de Diane Arbus en 1971, il a réalisé de nombreux tirages pour « The Estate of Diane Arbus » qui gère la succession de l’artiste. Durant trente ans il a constitué un ensemble de tirages uniques de ces photographies, acquises en 2011 par la Fondation LUMA.

  Dans cette grande installation immersive, le titre de « Constellation » évoque des étoiles qui se cherchent, s’interpellent, se contredisent ou explosent. La propension à la métaphore ne doit cependant pas nous faire oublier un formalisme très minimal de la mise en scène des œuvres. Il n’existe ici aucun sens de visite ni chronologie. Hors de l’espace muséal normé, il s’agit pour chacune et chacun de s’égarer dans cette nébuleuse allant de « Fille au cigare à Washington Square Park » à « Roi et reine d’un bal de seniors » en passant par le célébrissime « Jeune homme en bigoudis chez lui », pour ne citer que ces quelques titres. Astronaute en apesanteur, défilant devant ces tirages argentiques (il faut impérativement le préciser à notre époque de reproductibilité infinie), on pourra, peut-être, saisir le vertige des âmes glanées sur pellicule et ressentir le souffle de la création de la grande Diane Arbus.

                                                                                                                                    Christian Skimao

 

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