Rencontres
d’Arles 2025
Dans
divers lieux de la ville
Eté
2025
Michael Cook, Majority Rule (Senate), 2014. Rencontres d'Arles 2025
Rencontres électives (partie
3)
Des travaux de recherche prennent place
ici, évoqués de façon fragmentaire. Ainsi On Country évoque l’Australie au
travers des peuples premiers et de leur représentation (cf. l’affiche des
Rencontres qui reprend un des protagonistes de la série des Super héros de Warakurna).
Extraordinaire mise en regard d’une société autre avec Michael Cook qui pour
dénoncer l’ancienne vision coloniale utilise toujours le même homme, un
aborigène mâle, censé représenter l’ensemble de la société australienne. Les
lieux changent, mais le même individu cloné se trouve partout, créant un effet
visuel de saturation. En parallèle, l’exposition Futurs ancestraux
poursuit au Brésil, la dénonciation des violences historiques faites aux
minorités, liées à leur origine et/ou à leur orientation sexuelle. Castiel
Vitorino Brasileiro propose une œuvre Corpoflor
qui frappe par sa puissance visuelle et son approche incantatoire. Sa
transition de genre se trouve incarnée par ces rituels qui ont partie liés avec
la transmutation des corps.
Castiel Vitorino Brasileiro, oeuvres, Rencontres d'Arles 2025
Agnès Geoffray, à la Commanderie Sainte Luce,
expose « Elles obliquent Elles obstinent Elles tempêtent » qui nous
ramène dans une France d’autrefois, malheureusement pas si ancienne, du mi-19ème
au mi 20ème siècle, sur fond de violence envers les jeunes filles
mineures. Le sujet porte sur les « écoles de préservation »,
euphémisme pour parler des prisons censées « remettre dans le droit
chemin » ces malheureuses. Des documents d’époque, des articles de presse se
trouvent interprétés par une mise en situation actuelle de photos de rébellion.
L’Histoire, toujours sombre de l’oppression d’un sexe par un autre, se trouve
révélée et génère un grand malaise. Jean-Michel André, au Croisière, à l’étage,
propose « Chambre 207 », une histoire personnelle, terrible, que l’on
résumera ainsi : le 5 août 1983, le père de l’artiste, faisant halte dans
un hôtel d’Avignon a été assassiné avec 6 autres personnes, tandis que le jeune
Jean-Michel, âgé de 7 ans dormait dans une chambre attenante. Le travail
passionnant d’André consiste là aussi à chercher les chaînons manquants, à
défaut de faire toute la lumière sur cette affaire criminelle. Des images de Corse
et du Sénégal, jointes à des coupures de journaux, créent une installation qui tente
de rendre compte d’une résilience en cours.
Todd Hido, photographies et citation d'Emily Dickinson, Rencontres d'Arles 2025
Enfin, pour reprendre notre souffle, les paysages
de Todd Hido avec « Les présages d’une lueur intérieure », au premier
étage de l’Espace van Gogh. Un parcours toujours étonnant et déroutant entre
les souvenirs du photographe et les paysages présentés. Il règne une nostalgie
jointe à une désespérance cultivée au travers de ses représentations, très subtilement
travaillées, résultat de longues errances en automobile. La notion très
américaine du voyage glisse vers une expérience quasi-métaphysique pour aboutir
à une œuvre totalement envoûtante.
Christian
Skimao
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