Rencontres
d’Arles 2025
Dans divers
lieux de la ville
Eté 2025
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Louis Stettner, sculptures, Rencontres d'Arles 2025 |
Rencontres
électives (partie 2)
Cette deuxième
partie évoque des productions plus classiques et le plus souvent en noir et
blanc. A l’Espace van Gogh, se trouve Louis Stettner (1922-2016), le plus
parisien des photographes américains. Il a
oeuvré du côté des travailleurs, mixant une approche de la photographie
de rue américaine et d’une photo humaniste à la française. Dans cette
exposition de 150 photographies, se profile une approche réaliste qui laisse le
champ ouvert à une vision autre du monde, des années 1950 (ex. Serveuse
pendant sa pause, New York, 1946) aux années 1970. Une partie de
l’accrochage le replace dans le contexte de son époque et des photographes qu’il
a bien connu comme Boubat et Brassaï. Il ne pratique jamais un réalisme
poétique placé sous le signe du charme comme Robert Doisneau, préférant
conserver la vision de l’âpreté du monde quotidien. Son approche engagée contre
la racisme, la misère, et la pauvreté ne l’a jamais quitté. Stettner a aussi
été peintre et sculpteur et a pris des cours à Paris en 1948 avec Ossip Zadkine.
Une petite vitrine présente certaines de ses sculptures qui ne manquent ni de
vigueur, ni d’inventivité.
Gertrudes Altschul, sélecton de photos, Rencontres d'Arles 2025
De nombreux photographes ont participé au Foto
Cine Club Bandeirante (FCCB), club de photographie amateur de São Paulo fondé
en 1939. Sous le titre de « Construction Déconstruction
Reconstruction », à la Mécanique générale (LUMA), se trouvent des fleurons
de la photographie moderniste brésilienne. Leurs compositions souvent très
épurées privilégient des décors dignes du cinéma, de grandes perspectives avec
parfois quelques personnages en qualité de modérateur d’échelle comme celles de
José Yalenti avec Paralelas e Diagonais (1950). D’autres privilégient un
Brésil en pleine transformation avec de nouveaux bâtiments et leurs lignes de
fuite comme Marcel Giró (1912-2011), d’origine espagnole, qui réalisera aussi
d’importantes campagnes publicitaires. Gertrudes Altschul (1904-1962), allemande,
née à Berlin, une des rares femmes du FCCB, va explorer les photomontages, les
photogrammes, la solarisation, etc. Elle ouvre une nouvelle voie grâce à ses
multiples connaissances. L’importance des points de vue sur le monde des
différents participant(e)s a permis, comme souvent dans les pays en devenir,
l’émergence d’une culture, à la fois européenne, et résolument sud-américaine, tout
à fait originale.
Letizia Battaglia, 3 photographies de Pasolini, Rencontres d'Arles 2025
Letizia Battaglia (1935-2012), exposée à La
Chapelle Saint-Martin du Méjean, a été très connue pour ses reportages et ses
articles sur les crimes mafieux à Palerme et en Sicile, parus dans le quotidien
L’Ora. Ses images ont fait le tour du monde, comme lors de l’attentat
contre le juge Falcone en créant une véritable légende autour d’elle. Un
admirable portait de Rosaria Schifani, la veuve du garde du corps Vito
Schigani, tué avec le fameux juge, daté de 1992, sculpte l’éclairage, partageant
son visage entre ombre et lumière, dans une mise en scène proche de la peinture
baroque. Néanmoins, loin ou près, de ces aventures sanglantes, existe aussi une
véritable vie locale, avec ses traditions et ses habitants. Documentant la vie
des garçons et des filles, elle s’attache aux fêtes religieuses et à l’âpreté
de la vie sur ces terres. La question du féminisme demeure également
primordiale chez elle.
Christian
Skimao
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