Deux expositions
personnelles
Laura
Garcia-Karras, PERENNIAL
Aurélien
Potier, DEFAILLANCE DESIR
MO.CO
Panacée, Montpellier
Du 26
octobre 2024 au 12 janvier 2025
Laura Garcia-Karras, "Honneurs", 2024, exposition MO.CO Panacée.
Premiers pas à la Panacée
Deux jeunes artistes proposent le résultat de leurs
travaux récents, réalisés dans le cadre d’une résidence de plusieurs mois dans
les locaux du MO.CO Panacée à Montpellier.
Laura Garcia-Karras, née en 1988, vit et
travaille à Paris et Aubervilliers. Elle propose PERENNIAL, sorte
d’hommage à la nature au travers de grandes peintures qui représentent principalement
des fleurs. Evidemment cette formulation, fort connotée, cache une réalité autre.
Évoquons plutôt des plantes, et même des formes organiques qui se métamorphosent
continuellement. Ainsi son approche n’est point naturaliste mais savamment
orchestrée grâce à l’éclat des couleurs et à la puissance des compositions où apparaît
une artificialité liée à une grande connaissance technologique. Comme l’évoque
l’artiste, l’acte de peindre l’intéresse au premier chef, comme la plupart des
créateurs d’aujourd’hui, mais aussi d’autrefois. Le « faire » demeure
toujours ce lieu irréfragable d’où naissent abstractions ou figurations, en
tout cas des formes qui se décomposent et se recomposent en fonction de la
lumière, de la présentation et aussi du sentiment de celui ou celle qui
regarde. La présence d’une grande excroissance peinte au plafond, Honneurs,
déroute tout d’abord avant de nous rappeler qu’on n'échappe jamais vraiment à
l’histoire de l’art.
Aurélien Potier, vue partielle de son installation, MO.CO Panacée, 2024.
Aurélien Potier, né en 1992, vit et travaille à Marseille. Il œuvre le plus souvent avec des ronds d’acier poncés, tordus au chalumeau et soudés entre eux, obtenant des volumes et torsades d’une force certaine. Évidemment pour ce projet, DEFAILLANCE DESIR, passer à autre chose, tout en conservant cette base, demeure une évidence. L’adjonction de mortier de construction qui inonde des meubles usés et détournés offre un côté « trash », sans doute indispensable à sa narration. On peut gloser sur le sens caché des compositions proposées, mais un certain formalisme demeure aussi une grille de lecture possible pour aborder cette totalité. Cette « grille » se trouve donc présente physiquement et mentalement sous la forme de câbles qui perdent leur innocence apparente pour devenir des pièges intellectuels. Son mortier participe à une action de recouvrement qui tient debout un monde déjà en décomposition. L’importance de la mise en scène renvoie à des visions pleines de péril où la chute se trouve toujours possible. De cet enchevêtrement « câblé », naît un monde différent et assez inquiétant, pourtant terriblement familier.
Christian Skimao
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