Exposition
Viennoises d’Anne-Marie Soulcié
Chapelle
des Ursulines (Espace Lawrence Durrel) à Sommières
Du 7
au 28 juin 2025
Anne-Marie Soulcié. Le soleil sous la peau. Exposition Sommières, 2025. |
Valser
avec l’histoire des arts
Les oeuvres d’Anne-Marie Soulcié s’inscrivent
dans une approche très ouverte où de nombreuses références s’interpénètrent. En
reprenant le titre de son exposition, Viennoises, immanquablement
apparait un panorama culturel autrichien, allant de Robert Musil (littérature
et inachèvement) à Sigmund Freud (psychanalyse et exploration), en passant par
la Sécession viennoise (Sezessionstil) avec Gustav Klimt (peinture et élaboration), sans oublier
une personnalité plus récente comme l‘inclassable créateur polymorphe Friedensreich
Hundertwasser (1928-2000) et ses spirales magnétisantes.
Cette riche sélection
conduit à une déstructuration contemporaine des images qui convoquent le rêve
et la suspension du temps au travers d’une mise en scène d’un monde intérieur
mouvant. Certaines oeuvres optent pour une porosité certaine, tandis que
d’autres jouent sur un cloisonnement plus structuré. Pour les premières, un
effet psychédélique entre en action dans un enchevêtrement de têtes et de corps.
L'explosion
chromatique générale semble également s’inspirer d’un art africain caractérisé
par une profusion de couleurs éclatantes et variées. Pourtant toutes ces représentations
et abstractions se situent sur le même plan, désignant ainsi la puissance
onirique de la démarche. D’autres œuvres, tout en conservant également leur
part de rêve, se trouvent construites sur des canevas plus distincts. Des
visages souvent imposants heurtent des éclats de paysages, des constructions
plus ou moins identifiables se mélangent avec des objets malicieux et incongrus.
Des réminiscences de l’enfance de l’artiste apparaissent au détour de la toile,
mais transformées, sublimées en quelque sorte par la peinture. Des animaux
étranges, et parfois des représentations mythologiques comme celle du dieu
égyptien Thot, glissent devant nous.
Remarquons aussi des plages plus sombres qui mettent en
valeur les mosaïques colorées en un jeu d’apparitions et de disparitions.
Anne-Marie Soulcié a ainsi composé un opéra pictural où les pièces
d’un puzzle mental se trouvent assemblées au gré de son imaginaire. Pour en
revenir à Vienne, du moins à une certaine Vienne, évidemment quelque peu
fantasmée, l’artiste a rejoint ce vaste courant onirique qui va d’un Romantisme
fantastique jusqu’aux nouvelles technologies utopistes et écologistes. Pourrions-nous
enfin envisager la rencontre fortuite d’un croissant (de Lune ?) avec Le
soleil sous la peau ?
Christian Skimao
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