mardi 29 juillet 2025

Rencontres d'Arles 2025 (2)

 

Rencontres d’Arles 2025

Dans divers lieux de la ville

Eté 2025

 

 


Louis Stettner, sculptures, Rencontres d'Arles 2025

 

                                Rencontres électives (partie 2)

 

 

 

   Cette deuxième partie évoque des productions plus classiques et le plus souvent en noir et blanc. A l’Espace van Gogh, se trouve Louis Stettner (1922-2016), le plus parisien des photographes américains. Il a  oeuvré du côté des travailleurs, mixant une approche de la photographie de rue américaine et d’une photo humaniste à la française. Dans cette exposition de 150 photographies, se profile une approche réaliste qui laisse le champ ouvert à une vision autre du monde, des années 1950 (ex. Serveuse pendant sa pause, New York, 1946) aux années 1970. Une partie de l’accrochage le replace dans le contexte de son époque et des photographes qu’il a bien connu comme Boubat et Brassaï. Il ne pratique jamais un réalisme poétique placé sous le signe du charme comme Robert Doisneau, préférant conserver la vision de l’âpreté du monde quotidien. Son approche engagée contre la racisme, la misère, et la pauvreté ne l’a jamais quitté. Stettner a aussi été peintre et sculpteur et a pris des cours à Paris en 1948 avec Ossip Zadkine. Une petite vitrine présente certaines de ses sculptures qui ne manquent ni de vigueur, ni d’inventivité.

 

Gertrudes Altschul, sélecton de photos, Rencontres d'Arles 2025

  De nombreux photographes ont participé au Foto Cine Club Bandeirante (FCCB), club de photographie amateur de São Paulo fondé en 1939. Sous le titre de « Construction Déconstruction Reconstruction », à la Mécanique générale (LUMA), se trouvent des fleurons de la photographie moderniste brésilienne. Leurs compositions souvent très épurées privilégient des décors dignes du cinéma, de grandes perspectives avec parfois quelques personnages en qualité de modérateur d’échelle comme celles de José Yalenti avec Paralelas e Diagonais (1950). D’autres privilégient un Brésil en pleine transformation avec de nouveaux bâtiments et leurs lignes de fuite comme Marcel Giró (1912-2011), d’origine espagnole, qui réalisera aussi d’importantes campagnes publicitaires. Gertrudes Altschul (1904-1962), allemande, née à Berlin, une des rares femmes du FCCB, va explorer les photomontages, les photogrammes, la solarisation, etc. Elle ouvre une nouvelle voie grâce à ses multiples connaissances. L’importance des points de vue sur le monde des différents participant(e)s a permis, comme souvent dans les pays en devenir, l’émergence d’une culture, à la fois européenne, et résolument sud-américaine, tout à fait originale.

 

Letizia Battaglia, 3 photographies de Pasolini, Rencontres d'Arles 2025

  Letizia Battaglia (1935-2012), exposée à La Chapelle Saint-Martin du Méjean, a été très connue pour ses reportages et ses articles sur les crimes mafieux à Palerme et en Sicile, parus dans le quotidien L’Ora. Ses images ont fait le tour du monde, comme lors de l’attentat contre le juge Falcone en créant une véritable légende autour d’elle. Un admirable portait de Rosaria Schifani, la veuve du garde du corps Vito Schigani, tué avec le fameux juge, daté de 1992, sculpte l’éclairage, partageant son visage entre ombre et lumière, dans une mise en scène proche de la peinture baroque. Néanmoins, loin ou près, de ces aventures sanglantes, existe aussi une véritable vie locale, avec ses traditions et ses habitants. Documentant la vie des garçons et des filles, elle s’attache aux fêtes religieuses et à l’âpreté de la vie sur ces terres. La question du féminisme demeure également primordiale chez elle.                   

 

                                            

                                                                                                                                                       Christian Skimao

 

 

 

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