Exposition « Prix Marcel Duchamp 2015 »
Avec les quatre nommés : Davide BALULA, Neïl
BELOUFA, Melik OHANIAN, Zineb SEDIRA
Carré d’art-Musée d’art contemporain
Place de la Maison Carrée, Nîmes
Du 26 juin au 31 octobre 2015
Et le nouvel accrochage de la collection
permanente du Musée en hommage à Bob Calle.
And the winner is…
Cette double manifestation rend
hommage à Bob Calle, collectionneur qui a assuré le poste de directeur du Carré
d’art à partir de 1986 (hébergé dans un premier temps au Musée des Beaux-Arts
dans le cadre d’une préfiguration) jusqu’à sa construction par Norman Foster et
son inauguration en 1993 dans le lumineux bâtiment en face de la Maison carrée.
Pour mémoire le Prix Marcel Duchamp a été
créé en 2000 par l’ADIAF (Association pour la Diffusion Internationale de l’Art
Français) et a pour vocation de soutenir
le rayonnement international de la scène artistique française. Il distingue
chaque année un lauréat parmi quatre artistes résidant en France ; le
lauréat du prix sera désigné le 24 octobre 2015 par un jury composé de
collectionneurs et de directeurs de grandes institutions internationales. Ce
dernier bénéficiera d’un prix de 35000 euros et d’une exposition personnelle au
Centre Pompidou au printemps 2016.
Par ordre alphabétique, Davide BALULA qui se consacre aux
expérimentations sur la matière. Il déréalise les objets et les remet en scène
de façon spécifique comme dans « Burn Painting, Imprit of the Burn
painting » (2013), une pièce cadrée avec des bois calcinés et une toile
lui faisant face avec l’impression de ces derniers. La mise en regard de ces
deux versants donne naissance à un diptyque d’un genre nouveau qui bouleverse
la conception des échanges. Neïl BELOUFA joue avec les codes et les stéréotypes
dans une vidéo qui mêle des jeunes d’origine sociale différente. Dans un décor
stylisé en fer de béton de couleur noire, se répondent les échos d’une
incompréhension sise entre documentaire et fiction. Melik OHANIAN avec
« Red Memory-Portraits » (2014) joue avec les stéréotypes d’une
époque disparue. Des jeunes femmes préparent des obus dans un style emprunté
aux statues du réalisme socialiste. Si la critique politique affleure constamment,
elle oscille entre dénonciation et esthétique. Enfin Zineb SEDIRA présente une
installation vidéo multiple intitulée « Transmettre en abyme » (2012
-2013). L’artiste a retrouvé des photographes marseillais, les Detaille qui
avaient acquis un fonds de photos de bateaux d’un de leur confrère connu sous
son pseudonyme de Baudelaire. Cette monomanie se trouve mise en abyme par
l’artiste qui filme les clichés et Hélène Detaille. Une « invitation au
voyage » pour le moins insolite et fort séduisante.
Quatre approches
fort différentes mais qui toutes sollicitent le mélange des techniques et des
supports dans une volonté d’ouverture à l’autre. Un seul ou une seule sera roi
ou reine de la partie d’échecs en cours.
En ce qui concerne
le nouvel accrochage permanent de Carré d’art, en hommage à Bob Calle, nous
nous trouvons face à une collection qui comprend de très beaux noms, fort
représentatifs des années 1960 à 1990 allant de Raymond Hains à Suzanne Lafont
en passant par Jean-Charles Blais, Daniel Dezeuze, Gérard Garouste et Claude
Viallat. Sans oublier Robert Filliou, Oliver Mosset ou Simon Hantaï. Enfin la
peinture allemande comprend Sigmar Polke et Gerard Richter et les américains se
trouvent aussi présents avec Dan Flavin, Joseph Kosuth et Christopher Wool. Entre
un déjà classicisme contemporain et une nostalgie didactique.
Christian Skimao
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