mardi 16 février 2016

"Très Traits", Giorgio Griffa, Saskia Olde Wolbers

Deux expositions et un film :
"Très Traits" exposition collective avec Silvia Bächli, Isabelle Cornaro, Adrian Ghenie, Andreas Gursky, Eugène Leroy, Roy Lichtenstein, Christopher Wool
Exposition personnelle de Giorgio Griffa
Saskia Olde Wolbers et son film Yes, Thes Eyes Are the Windows (2015)
Fondation Vincent van Gogh
35ter, rue du docteur Fanton, Arles

Du 13 février au 24 avril 2016





Giorgio Griffa, « Canone aureo 705 (VVG) », 2015. Acrylique sur toile, 140 x 237 cm. Avec l’aimable autorisation de l’artiste. Crédit photographique  Giulio Caresio © l’artiste et Casey Kaplan




Une trilogie exploratoire

 La fondation Van Gogh présente deux expositions à la fois différentes et complémentaires. Tout d’abord « Très Traits » qui mélange allègrement des artistes disparus comme Eugène Leroy ou Roy Lichtenstein avec des découvertes comme le peintre roumain Adriene Ghenie qui était à la Biennale de Venise en 2015. Optant pour une technique qui rappelle celle de Bacon il explore les visages du maître d’Arles. Andreas Gursky sert de lieu d’ancrage référentiel à Van Gogh tandis qu’Isabelle Cornaro opte pour une exploration d’un monde intérieur et coloré. Christopher Wool esquisse sa relecture des abstractions tandis que Sylvia Bächli décline des formes simples. Fonctionnant avec la dénomination de « Traits », cette monstration en décline des aspects très éclectiques.

  Avec Giorgio Griffa on entre dans un domaine parallèle. L’importance donnée à cette présentation personnelle de travaux nouveaux et anciens correspond à la volonté de Bice Curiger de participer à la défense internationale de cet artiste. Proche autrefois de l’Arte Povera, l’artiste italien, né en 1936, a entamé une longue recherche sur la notion même de peinture. Proclamant en 1973 « Je ne représente pas, je peins » il inscrit ses empreintes dans un grand questionnement pictural. Travaillant sur des toiles libres et brutes, il laisse s’imprégner celles-ci d’un lent tracé de pinceau en privilégiant parfois la forme de la spirale. La concentration du geste laisse apparaître le côté mental de sa démarche. Formes à la fois élancées et référencées, son travail part à la conquête de nos sentiments et de notre pensée. À partir de 1993, Griffa intègre des nombres peints sur ses toiles en référence à une active réflexion sur le Nombre d’or (« Canone aureo »). Ces derniers deviennent à leur tour formes et signifiés en une intense circulation historique. Spécialement réalisée en 2015 pour l’occasion, on peut voir la toile intitulée Canone aureo 705 (VVG) qui est un hommage à La Nuit étoilée de Vincent van Gogh. On remarquera diverses conjonctions avec l’œuvre foisonnante de Claude Viallat, ce qui laisse entrevoir une discussion passionnante entre les deux artistes dans un avenir proche, le 19 avril de cette année.
  Enfin le film Yes, These Eyes Are the Windows de Saskia Olde Wolbers revient sur le passé insolite du 87, Hackford Road, dans le quartier de Brixton, à Londres où Van Gogh a séjourné de 1873 à 1874. Elle fait parler la maison, en mélangeant récits historiques et vie des différents propriétaires. Nous assistons à une narration à la fois amusante et très décalée qui offre un panorama fictionnel de grand talent. Visuellement le film explore le fantastique au travers de références tant réelles que mythiques.

                                                                                                                      Christian Skimao



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