lundi 11 juillet 2016

LUMA Arles 2016 « Systematically open ? » et « More Sweetly Play the dance »

LUMA
« Systematically open ? »
Nouvelles formes de production de l’image contemporaine à la Mécanique Générale, Parc des Ateliers, Arles
Commissaires d’exposition : Waled Beshhty, Elad Lassary, Zanele Muholi, Collier Schorr
Scénographie de Philippe Rahm
et
« More Sweetly Play the dance » de William Kentridge
A la Formation, Parc des Ateliers, Arles
Dans le cadre des Rencontres internationales de la Photographie
Du 4 juillet au 25 septembre 2016



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  La présentation par Maja Hoffmann le 5 juillet des nouveaux projets d’aménagement en cours du complexe culturel en train de se construire et de la venue de Benjamin Millepied en résidence pour trois ans offre un cadre prometteur aux nouvelles transversalités.

  Ainsi pour resserrer notre approche, il s’agit de ne pas se laisser déborder par cette profusion (d’où le titre de l’article), certes excitante, de Luma, avec « Systematically open » qui comprend quatre propositions à la Mécanique générale, Picture Industry, Untitled, Shutters, Frames, Collections, Repetition et Somnyama Ngonyama mais d’éclairer ce qui a retenu notre attention.


Zanele Muholi "Bester 1", Mayotte, 2015


  Zanele Muholi expose une grande série d’autoportraits en noir et blanc intitulée « Somnyama Ngonyama » (« Salut à toi, lionne noire »). Elle interroge l’importance de la parure et de la chevelure dans l’ordre des représentations traditionnelles et de leur perception. À la fois dénonciatrice d’un ordre établi mais aussi jouant avec une ironie malicieuse des représentations, ce travail convoque les états d’une féminité nouvelle en prise avec les stéréotypes anciens. Le politique au sens large s’épanouit dans cette esthétique puissante car l’artiste convoque des références historiques précises tout en s’inscrivant dans une approche mondiale. La poésie demeure le lien entre toutes ces images qui se multiplient à partir d’une seule figure, celle de la remise en cause.


William Kentridge « More Sweetly Play the Dance » (2015),




    William Kentridge, à La Formation, toujours au Parc des Ateliers, dans le cadre des propositions Luma, présente « More Sweetly Play the Dance » (2015), une fresque mobile époustouflante, s’étirant sur 40 mètres et sur plusieurs écrans. Usant des techniques variées qui ont fait son succès depuis bien des années, l’artiste nous offre une procession avec personnages et dessins animés, les deux s’entremêlant jusqu’à devenir indissociables sur un fond musical endiablé. De nombreux personnages se présentent à nous, représentatifs de la société sud-africaine (prêcheurs, politiciens, femmes du peuple, sorciers, etc.) mais aussi des malades et des représentations de la mort ou des sécateurs animés furieusement surréalistes. La notion d’enveloppement demeure primordiale, parlerait-on même d’envoûtement, devant l’obsédante parade renouant avec l’esprit des sarabandes d’un certain Moyen Âge européen. Le rythme en plus, bien entendu.
                                                    
                                                                                                                              Christian Skimao


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