LUMA
« Systematically
open ? »
Nouvelles
formes de production de l’image contemporaine à la Mécanique Générale, Parc des
Ateliers, Arles
Commissaires
d’exposition : Waled Beshhty, Elad Lassary, Zanele Muholi, Collier Schorr
Scénographie
de Philippe Rahm
et
« More
Sweetly Play the dance » de William Kentridge
A
la Formation, Parc des Ateliers, Arles
Dans
le cadre des Rencontres internationales de la Photographie
Du
4 juillet au 25 septembre 2016
MORE…
La présentation par Maja
Hoffmann le 5 juillet des nouveaux projets d’aménagement en cours du complexe
culturel en train de se construire et de la venue de Benjamin Millepied en
résidence pour trois ans offre un cadre prometteur aux nouvelles transversalités.
Ainsi pour resserrer notre approche, il
s’agit de ne pas se laisser déborder par cette profusion (d’où le titre de
l’article), certes excitante, de Luma, avec « Systematically open » qui
comprend quatre propositions à la Mécanique générale, Picture Industry, Untitled, Shutters,
Frames, Collections, Repetition et Somnyama
Ngonyama mais d’éclairer ce qui a retenu notre attention.
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Zanele Muholi "Bester 1", Mayotte, 2015 |
Zanele Muholi expose une grande série
d’autoportraits en noir et blanc intitulée « Somnyama Ngonyama »
(« Salut à toi, lionne noire »). Elle interroge l’importance de la
parure et de la chevelure dans l’ordre des représentations traditionnelles et
de leur perception. À la fois dénonciatrice d’un ordre établi mais aussi jouant
avec une ironie malicieuse des représentations, ce travail convoque les états
d’une féminité nouvelle en prise avec les stéréotypes anciens. Le politique au
sens large s’épanouit dans cette esthétique puissante car l’artiste convoque
des références historiques précises tout en s’inscrivant dans une approche
mondiale. La poésie demeure le lien entre toutes ces images qui se multiplient
à partir d’une seule figure, celle de la remise en cause.
![]() |
William Kentridge « More Sweetly Play the Dance » (2015), |
William
Kentridge, à La Formation, toujours au Parc des Ateliers, dans le cadre des
propositions Luma, présente « More Sweetly Play the Dance » (2015),
une fresque mobile époustouflante, s’étirant sur 40 mètres et sur plusieurs
écrans. Usant des techniques variées qui ont fait son succès depuis bien des
années, l’artiste nous offre une procession avec personnages et dessins animés,
les deux s’entremêlant jusqu’à devenir indissociables sur un fond musical
endiablé. De nombreux personnages se présentent à nous, représentatifs de la
société sud-africaine (prêcheurs, politiciens, femmes du peuple, sorciers, etc.)
mais aussi des malades et des représentations de la mort ou des sécateurs
animés furieusement surréalistes. La notion d’enveloppement demeure
primordiale, parlerait-on même d’envoûtement, devant l’obsédante parade renouant
avec l’esprit des sarabandes d’un certain Moyen Âge européen. Le rythme en
plus, bien entendu.
Christian Skimao
Christian Skimao
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