mardi 15 novembre 2016

Nouvelles Vagues Commandes du CNAP à Carré d'art-Musée d'art contemporain

Exposition « Nouvelles Vagues »
Estampes du CNAP dans le cadre de la Biennale SUDestampe
25 artistes : Xavier Antin, Stéphane Dafflon, Angela Detanico et Raphaël Lain, Pierrette Bloch, Bernard Joisten, Véra Molnar, Julien Prévieux, Pierre Savatier, Patrick Tosani, Émilie Pitoiset, Jean-Luc Verna, Jean Hucleux, Françoise Pétrovitch, Jochen Gerner, Manuela Marques                                                                    
Carré d’art-Musée d’art contemporain
Place de la Maison Carrée, Nîmes
Du 11 novembre 2016 au 22 janvier 2017


Jean-Luc Verna "Paramor" Sérigraphie sur skaï argent 140x140x3,2cm Imprimeur: Atelier Arcay, Paris FNAC 2011-32 Copyright J-L Verna



                  Nouvelles Vagues


   Sous cette appellation très cinématographique qui emprunte à une modernité désormais historique, le « s » en plus, se cache une commande du Centre national des arts plastiques (CNAP) qui a demandé à 25 artistes contemporains la réalisation d'œuvres d'art imprimé. Nous nous trouvons face à une démarche liée à la reproduction et à la diffusion, nécessitant un savoir-faire de la part des imprimeurs d’art. Une petite révolution avec ce retour de l’estampe que d’aucuns avaient condamné à la disparition il y a quelques années. Chaque œuvre se trouve éditée à 25 exemplaires. Ainsi, le Fonds national d'art contemporain (FNAC) géré par le CNAP s'enrichit de multiples et les diffuse auprès des institutions, en France et à l'étranger.
  Nous opterons pour une petite promenade au travers des œuvres, mettant certaines en lumière en raison de critères personnels. Un travail fin et sensible d’Emilie Pitoiset, « Le plaisir des étoffes » où ses gestes répétés offrent un rapport d’évanescence qui fonctionne en diptyque. Le travail en monotype sur papier Japon Arakaji offre là des envolées imaginatives de grande qualité. À l’opposé Xavier Antin a tenté de marier les erreurs d’impressions liées au numérique et la technique artisanale du papier marbré. L’impression à l’aide de pigments naturels sur ce type de papier offre un effet visuel des plus saisissants. Cette série nommée « Partition pour Baris » joue avec d’improbables rencontres entre la puissance du « faire » et l’acte conceptuel. Vera Molnar, grande artiste géométrique et minimale, d’origine hongroise, a ici un rôle un peu à part, puisqu’elle appartient conjointement à l’histoire de l’art du 20ème et du 21ème siècle. Amie de François Morellet avec qui elle avait cofondé le GRAV, elle développe depuis 1967 ses recherches sur ordinateur. Ses six sérigraphies sur Vélin d’Arches, « Java de 36 carrés » fonctionnent avec la superposition de calques déplacés par des glissements parallèles. Patrick Tosani, grand photographe, a opté pour un recouvrement énigmatique dans le cadre de « La concordance des noirs », une impression lithographique sur papier Vélin BFK Rives. La précision du cadrage le dispute aux aplats noirs qui complexifient la construction générale tout en l’orientant vers une vision décalée. Enfin « Paramor », une sérigraphie sur skaï argent, de Jean-Luc Verna, accrochée en avant de l’exposition, joue sur le dérisoire et les références nostalgiques. Des cornes de taureau surgissent du logo détourné de la Paramount, entouré des étoiles fameuses. Pure came ou pur amour, le spectateur de ce film imaginaire le découvrira.
  Pour conclure et nous relier au passé, songeons à « La Vague » (dite « La grande Vague de Kanagawa ») d’Hokusaï, première estampe des « Trente-six Vues du Mont Fuji » qui pourrait nous apparaître comme une référence lointaine au titre général.
                                                                                                                                                     Christian Skimao


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