Exposition
« Nouvelles Vagues »
Estampes du CNAP dans le
cadre de la Biennale SUDestampe
25
artistes : Xavier Antin, Stéphane Dafflon, Angela Detanico et Raphaël
Lain, Pierrette Bloch, Bernard Joisten, Véra Molnar, Julien Prévieux, Pierre
Savatier, Patrick Tosani, Émilie Pitoiset, Jean-Luc Verna, Jean Hucleux,
Françoise Pétrovitch, Jochen Gerner, Manuela Marques
Carré
d’art-Musée d’art contemporain
Place
de la Maison Carrée, Nîmes
Du 11 novembre 2016 au 22
janvier 2017
Jean-Luc Verna "Paramor" Sérigraphie sur skaï argent 140x140x3,2cm Imprimeur: Atelier Arcay, Paris FNAC 2011-32 Copyright J-L Verna |
Nouvelles Vagues
Sous cette appellation très
cinématographique qui emprunte à une modernité désormais historique, le
« s » en plus, se cache une commande du Centre national des arts plastiques
(CNAP) qui a demandé à 25 artistes contemporains la réalisation d'œuvres d'art
imprimé. Nous nous trouvons face à une démarche liée à la reproduction et à la
diffusion, nécessitant un savoir-faire de la part des imprimeurs d’art. Une
petite révolution avec ce retour de l’estampe que d’aucuns avaient condamné à
la disparition il y a quelques années. Chaque œuvre se trouve éditée à 25
exemplaires. Ainsi, le Fonds national d'art contemporain (FNAC) géré par le
CNAP s'enrichit de multiples et les diffuse auprès des institutions, en France
et à l'étranger.
Nous opterons pour une petite promenade au
travers des œuvres, mettant certaines en lumière en raison de critères personnels.
Un travail fin et sensible d’Emilie Pitoiset, « Le plaisir des étoffes »
où ses gestes répétés offrent un rapport d’évanescence qui fonctionne en
diptyque. Le travail en monotype sur papier Japon Arakaji offre là des envolées
imaginatives de grande qualité. À l’opposé Xavier Antin a tenté de marier les
erreurs d’impressions liées au numérique et la technique artisanale du papier
marbré. L’impression à l’aide de pigments naturels sur ce type de papier offre
un effet visuel des plus saisissants. Cette série nommée « Partition pour
Baris » joue avec d’improbables rencontres entre la puissance du
« faire » et l’acte conceptuel. Vera Molnar, grande artiste géométrique
et minimale, d’origine hongroise, a ici un rôle un peu à part, puisqu’elle
appartient conjointement à l’histoire de l’art du 20ème et du 21ème
siècle. Amie de François Morellet avec qui elle avait cofondé le GRAV, elle
développe depuis 1967 ses recherches sur ordinateur. Ses six sérigraphies sur
Vélin d’Arches, « Java de 36 carrés » fonctionnent avec la
superposition de calques déplacés par des glissements parallèles. Patrick
Tosani, grand photographe, a opté pour un recouvrement énigmatique dans le
cadre de « La concordance des noirs », une impression lithographique
sur papier Vélin BFK Rives. La précision du cadrage le dispute aux aplats noirs
qui complexifient la construction générale tout en l’orientant vers une vision
décalée. Enfin « Paramor », une sérigraphie sur skaï argent, de
Jean-Luc Verna, accrochée en avant de l’exposition, joue sur le dérisoire et
les références nostalgiques. Des cornes de taureau surgissent du logo détourné
de la Paramount, entouré des étoiles fameuses. Pure came ou pur amour, le
spectateur de ce film imaginaire le découvrira.
Pour conclure et nous relier au passé,
songeons à « La Vague » (dite « La grande Vague de
Kanagawa ») d’Hokusaï, première estampe des « Trente-six Vues du Mont
Fuji » qui pourrait nous apparaître comme une référence lointaine au titre
général.
Christian Skimao
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