Exposition « Parsus, une
rétrospective »
Espace d'exposition temporaire
Site du Pont du Gard -rive gauche -
Du 25 mars au 15 octobre 2017
. Cette rétrospective présente l’évolution du
travail de Pierre Parsus du début à aujourd’hui, en mettant l’accent sur la
continuité et les ruptures. Le peintre, né à Paris en 1921, vient à Nîmes en
1946 puis s’installe à Castillon-du-Gard à partir de 1964. De cette circulation
naissent des toiles qui s’inscrivent dans des catégories comme le portrait à
ses débuts (avec une forte touche cézannienne) jusqu’aux paysages, avec « Roches
rouges en Cévennes » puis une sorte de mélange très lyrique où
l’abstraction le dispute à la figuration. Cette singularité donne toute leur
force aux représentations picturales empreintes d’un mysticisme sous-jacent.
Une citation d’Édouard Pignon, grand peintre
qui a été l’ami de Picasso durant trente ans, semble lui convenir à
merveille : « Le vrai artiste n’est pas un penseur méthodique. Il est
plutôt délirant. Mais son délire est penseur. » Cette œuvre énorme de
Parsus possède un côté gargantuesque tant au niveau de sa production (des
milliers de tableaux, d’aquarelles et de dessins) qu’à celui des sujets
abordés. Ce parcours débutant à l’âge de 13 ans semble comme une révélation en
ce qui concerne la peinture ; du moins, Parsus le ressent puissamment comme
tel. Il semble avoir trouvé sa voie à ce moment-là et n’a plus quitté les
pinceaux depuis. S’il a appartenu historiquement au mouvement « Jeune
Peinture », il a poursuivi par la suite une recherche personnelle assez
peu influencée par les modes successives. Un travail d’illustrateur (le terme
apparaît toujours comme quelque peu réducteur), le conduit à réaliser les « illustrations »
pour les Géorgiques de Virgile, Regain de Jean Giono, L’Œuvre poétique de Georges Brassens,
toujours entre classicisme et modernité.
En privilégiant les explosions colorées
héritées de l’Expressionnisme, Parsus opte pour un réalisme qui se déforme en
fonction de sa perception de ce même réel. Des œuvres comme
« Languedoc » ou « Palmyre » interrogent sur la
correspondance entre la vision première et la construction picturale. Les
tracés superposés qui constituent ses toiles prennent une vigueur toute
particulière et offrent au regard une multiplicité de points de vue qui
chevauchent, créant dès lors une multiplicité d’interprétations. Durant de
nombreuses années, Pierre Parsus qui signe ses toiles PL Parsus, le L en
hommage à sa femme Lucette et au couple fusionnel qu’ils ont formé jusqu’à sa disparition,
va explorer le fameux retable du « Couronnement
de la Vierge » d'Enguerrand
Quarton, chef-d’œuvre de 1453, présent au Musée Pierre-de-Luxembourg à Villeneuve-lès-Avignon. Cette expérience tant picturale
que spirituelle va le conduire à trouver de nombreuses significations cachées dans
cette œuvre déjà foisonnante.
Christian Skimao
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