mercredi 29 mars 2017

« Parsus, une rétrospective »

Exposition « Parsus, une rétrospective »
Espace d'exposition temporaire
Site du Pont du Gard -rive gauche -
Du 25 mars au 15 octobre 2017


Pierre Parsus, "Languedoc".
   

           Une traversée métaphorique              



   .   Cette rétrospective présente l’évolution du travail de Pierre Parsus du début à aujourd’hui, en mettant l’accent sur la continuité et les ruptures. Le peintre, né à Paris en 1921, vient à Nîmes en 1946 puis s’installe à Castillon-du-Gard à partir de 1964. De cette circulation naissent des toiles qui s’inscrivent dans des catégories comme le portrait à ses débuts (avec une forte touche cézannienne) jusqu’aux paysages, avec « Roches rouges en Cévennes » puis une sorte de mélange très lyrique où l’abstraction le dispute à la figuration. Cette singularité donne toute leur force aux représentations picturales empreintes d’un mysticisme sous-jacent.

  Une citation d’Édouard Pignon, grand peintre qui a été l’ami de Picasso durant trente ans, semble lui convenir à merveille : « Le vrai artiste n’est pas un penseur méthodique. Il est plutôt délirant. Mais son délire est penseur. » Cette œuvre énorme de Parsus possède un côté gargantuesque tant au niveau de sa production (des milliers de tableaux, d’aquarelles et de dessins) qu’à celui des sujets abordés. Ce parcours débutant à l’âge de 13 ans semble comme une révélation en ce qui concerne la peinture ; du moins, Parsus le ressent puissamment comme tel. Il semble avoir trouvé sa voie à ce moment-là et n’a plus quitté les pinceaux depuis. S’il a appartenu historiquement au mouvement « Jeune Peinture », il a poursuivi par la suite une recherche personnelle assez peu influencée par les modes successives. Un travail d’illustrateur (le terme apparaît toujours comme quelque peu réducteur), le conduit à réaliser les « illustrations » pour les Géorgiques de Virgile, Regain de Jean Giono, L’Œuvre poétique de Georges Brassens, toujours entre classicisme et modernité.

  En privilégiant les explosions colorées héritées de l’Expressionnisme, Parsus opte pour un réalisme qui se déforme en fonction de sa perception de ce même réel. Des œuvres comme « Languedoc » ou « Palmyre » interrogent sur la correspondance entre la vision première et la construction picturale. Les tracés superposés qui constituent ses toiles prennent une vigueur toute particulière et offrent au regard une multiplicité de points de vue qui chevauchent, créant dès lors une multiplicité d’interprétations. Durant de nombreuses années, Pierre Parsus qui signe ses toiles PL Parsus, le L en hommage à sa femme Lucette et au couple fusionnel qu’ils ont formé jusqu’à sa disparition, va explorer le fameux retable du « Couronnement de la Vierge » d'Enguerrand Quarton, chef-d’œuvre de 1453, présent au Musée Pierre-de-Luxembourg à Villeneuve-lès-Avignon. Cette expérience tant picturale que spirituelle va le conduire à trouver de nombreuses significations cachées dans cette œuvre déjà foisonnante.

                                                                                      Christian Skimao


Aucun commentaire: