Exposition
« La vie simple-Simplement la vie/ Songs of alienation »
Avec
Pawel Althamer, Jonathas De Andrade, Yto Barrada, Andrea Büttner, David
Claerbout, Sanya Kantarovsky, Jean-François Millet, Nicolas Party, Dan
Perjovschi, Juergen Teller, Oscar Tuazon, Vincent van Gogh.
Fondation
Vincent van Gogh
35ter,
rue du docteur Fanton, Arles
Du
7 octobre 2017 au 2 avril 2018
David Claerbout, The Pure Necessity
2016
Film d’animation 2D en couleur, son stéréo, environ 60 minutes Courtesy : l’artiste et les galeries Sean Kelly, New York, et Esther Schipper, Berlin |
La vie, la vie, toujours
recommencée
L’esprit de Van Gogh vagabonde dans une
jungle polonaise créée par Pawel Althamer au rez-de-chaussée de la Fondation
tandis que des perruches nous entraînent vers les étages parsemés d’œuvres. On
excusera ce commencement quelque peu surréaliste afin de mieux rendre compte de
cette exposition qui repose à la fois sur des artefacts bien visibles, mais aussi
des concepts dissimulés de-ci de-là (même avec des santons prêtés pour
l’occasion par le Museon Arlaten). La thématique du foisonnement apparaît de
prime abord avec des réalisations qui s’épousent ou se repoussent comme des
lianes tandis qu’opère le choc des diverses temporalités (la thématique des
fleurs passe des œuvres murales et éphémères de Nicolas Party aux photographies
d’Yto Barrada tout en se référant aux iris de Van Gogh).
Deux vidéos très frappantes évoquent les
rapports complexes entre une certaine idée de la nature et une autre
-parallèle- de la culture. Ainsi Jonathas De Andrade propose sous couvert de
documentaire une création artistique de rituels plus vrais que nature avec de faux
pêcheurs brésiliens ; David Claerbout revisite le dessin animé de Walt
Disney, « Le livre de la jungle », en y ôtant toute référence
dynamique, montrant des animaux vivant dans un rythme lent sans intrigue ni tension.
Les deux œuvres s’inscrivent dans des champs sociologiques différents, mais
tentent un écart créatif entre réalité et illusion.
Sanya Kantarovsky a réalisé des peintures à
la fois tragiques et émouvantes, aux teintes acidulées qui empruntent aux
cartoons, mais avec une grande mélancolie. A mettre paradoxalement en relation
avec les recherches en histoire de l’art d’Andrea Büttner et son travail
comparatif et projeté de « Bergers et Rois ». Enfin, n’oublions pas
le grand photographe Juergen Teller qui joue avec les codes de la célébrité et
de la simplicité tandis que des graffitis de Dan Perjovschi parsèment les murs
de l’institution.
Cette conception d’une exposition
« mélangée » emprunte aux codes muséaux anglo-saxons et se situe dans
un cadre plus proche d’un centre d’art que d’un musée. Saluons donc cette réjouissante
transversalité, véritable Angélus d’une vision rhizomique (clin d’œil appuyé
aux déclinaisons de l’icône de Jean-François Millet).
Christian Skimao
Christian Skimao
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