mercredi 30 août 2023

Exposition "Persephone", Fondation Thalie, arles, 2023.

 Exposition Persephone

Jeanne Vicerial et Leslie Moquin

Fondation Thalie, Arles

Du 3 juillet au 16 septembre 2023

 

                                                L’une et l’autre

 

 

JOUR 29/40 : Wisteria n°2, Quarantaine Vestimentaire, Jeanne Vicerial x Leslie Moquin.

  La Fondation Thalie est une fondation d’art privée, sise à Bruxelles et fondée en 2014 par Nathalie Guiot. Elle a ouvert un nouveau lieu à Arles, au 34 rue de l’Amphithéâtre, dans une maison du 18ème siècle, réaménagée avec soin, afin de poursuivre un travail exploratoire entre art contemporain et préoccupations écologiques au sens large.

  L’exposition estivale Persephone propose un travail croisé de l’artiste Jeanne Vicerial et de la photographe Leslie Moquin. La référence au monde antique demeure en intertexte. Au rez-de-chaussée, les photos de Leslie Moquin documentent les compositions vestimentaires de Jeanne Vicerial, réalisées à la Villa Médicis, durant le confinement (2019-2020) durant quarante jours sous l’intitulé Quarantaine vestimentaire. Les coloris éclatants laissent tout d’abord apparaître une apparence joyeuse tout en optant finalement pour une ironie esthétique. L’obscur ne se trouve jamais loin, comme en témoignent les deux sculptures textiles de la série Vénus ouvertes, inspirées de ce modèle féminin démontable, la Venerina, de l’artiste italien Clemente Susini (1754-1814), maître de la représentation anatomique. Un parfum, conçu spécialement par Nicolas Beaulieu se dégage des entrailles des deux volumes, réactivé pour chaque visiteur et visiteuse, d’un léger coup de spray sur une des cartes de visite de la fondation.


Exposition « Persephone » de Jeanne Vicerial et Leslie Moquin, Fondation Thalie Arles, 2023 © Hervé Hôte ADAGP.       



  À l’étage, dans une pénombre complice, apparaissent les impressionnantes armures noires en textile de Jeanne Vicerial. Autour d’une gisante centrale, nimbée de l’importance de sa symbolique et de la puissance de sa construction, des photographies de Leslie Moquin témoignent là encore d’une production protéiforme qui ne cesse de se renouveler. Ses œuvres, couleur de nuit, tissées à l’aide d’un robot, présentent un extérieur possible de l’armure, mais calqué sur l’intérieur du corps, ce qui apparaît comme beaucoup plus complexe (carapaces d’insectes, représentations d’idoles archaïques, etc.) Deux photographies, marquées du sceau de cette ironie mordante, montrent, un fil rouge s’échapper de la bouche de la première avec en parallèle, la même, présentant un sourire éclatant. L’art faisant exploser les censures et ouvrant de nouveaux possibles. 

Déconstruire, questionner, penser…. Créer, disent-elles.

 

                                                                                                                           Christian Skimao

 

 

                                                                                                                    

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