Manifestation : L’Atelier du Sud : l’Exposition
Avec Laura
Owens, Candida Alvarez, Alvaro Barrington, Julie Beaufils, Julien Ceccaldi, Jacob
Eisenmann, Gabriele Garavaglia, Charlotte Houette, Gary Indiana, Parker Ito, François
Lancien-Guilberteau, Sadie Laska, Miriam Laura Leonardi, Eric Palgon, Blake Rayne, Adee Roberson, Andy
Robert, Clément Rodzielski, Asha Schechter, Alake Shilling, Naoki Sutter-Shudo,
Alicia Vaïsse, Mona Varichon, Alexander Zevin & Vincent van Gogh
Fondation
Vincent Van Gogh et la Résidence des artistes, Arles
Du 18 novembre
2023 au 21 avril 2024
Alvaro Barrington, installation, vue partielle, FVVG, Arles, 2023.
Une
toile d’araignée conceptuelle
Laura Owens, incontournable et bienveillant fantôme, a réalisé une sélection d’artistes pour les faire résider deux mois chacun et chacune à Arles, dans une résidence appartenant à la LUMA. Ce projet coproduit entre les deux institutions présente des œuvres achevées à la Fondation et des œuvres spécifiques réalisées à la Résidence. Des liens existent évidemment entre les deux. Une sorte de « spider art », difficile à saisir de prime abord mais qui se déguste lentement, au gré des balancements du vent et des créations saisonnières. L’autre grand et véritable fantôme demeure Vincent Van Gogh, toujours prêt à servir la cause des arts de son époque et de la nôtre.
L’ensemble des
œuvres présentées à la Fondation s’inscrit dans une grande diversité. Les
matériaux jonglent avec les idées pour aboutir à des réalisations souvent
inattendues. Ouvrons la visite avec les toiles de Julie Beaufils. Elles déclinent
avec beaucoup d’élégance une abstraction qualifiable de surréaliste. L’installation
d’Alicia Vaïsse avec ses chiens bondissants qui tentent de s’échapper par le mur
achève le parcours en une sorte de feu d’artifice animal à forte connotation
onirique.
Parker Ito, Oeuvres murales, vue partielle, FVVG, Arles, 2023. |
Pour les autres artistes, Charlotte
Houette réalise la fenêtre de l’atelier de sa
résidence en reprenant ses dimensions exactes, tout en la recouvrant de
feuilles de gélatine (référence indirecte à la Fresh Widow de Duchamp et
ses opaques carreaux en cuir). Ces dernières évoquent le cinéma, exploré en
compagnie de François Lancien-Guilberteau, avec l’organisation d’un ciné-club intitulé Totale
Dérive. On voit ainsi l’interaction entre les deux lieux, la conception et
la mise en scène du projet global d’échanges. Les réalisations entre
bande dessinée de grande taille et fresque sur papier de Parker Ito déclinent
des problématiques contemporaines sur fond d’humour noir et grinçant. Candida Alvarez a réalisé une grande fresque murale où
s’emboitent formes et sentiments dans une explosion colorée. La pratique
d’Alake Shilling surprend par son côté enfantin qui mélange dessins animés et
représentations qualifiables d’innocentes. Pourtant, derrière ces couleurs acidulées
et ces formes malléables comme de la guimauve, se dissimule un discours
nettement plus radical. Enfin Alvaro Barrington et sa grande installation
de carton et béton nous entraîne dans une subtile exploration de la réalité au
travers de lieux difficiles où poussent parfois des roses. Tout un univers à
découvrir au travers d’indices existentiels laissés discrètement sur la peau des
murs. Sans oublier d’énigmatiques peintures de Laura Owens et une partie filmique réalisée autour du
pont Van Gogh et une autre avec images réelles et de synthèse sur une course
poursuite dans les rues d’Arles. Des interconnexions à développer et à suivre…
Christian Skimao
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