Exposition « Lumière, espace,
temps »
Hommage à Nicolas Schöffer avec 14 artistes contemporains : Barrat-Barrot, Maurice Benayoun, Elias Crespin, Niko de la Faye, Félicie d’Estienne d’Orves, Justine Emard, LAb [au], Pe Lang,, Anne-Sarah Le Meur, Adrien Lucca, Olivier Ratsi, Etienne Rey, Antoine Schmitt, Santiago Torres
Le Grenier à sel (EDIS), 2 rue du Rempart Saint-Lazare, Avignon.
Du 9 octobre au 19 décembre
2021.
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Eclipse II, série Cosmos, 2012-2016, Félicie d'Estienne d'Orves. |
Comme un retour vers le futur…
Dans cette exposition autour de la figure de
Nicolas Schöffer prennent place 14 artistes qui continuent ses recherches. Pour
mémoire, les travaux en cinétique et en cybernétique de Schöffer ont marqué
l’époque des Trente Glorieuses, mais s’insèrent pleinement dans la culture
numérique d’aujourd’hui. Après avoir été en avance sur son époque, la pensée de
l’artiste infuse désormais l’ensemble des problématiques actuelles.
Le commissariat se trouve assuré avec une grande pertinence par Véronique Baton. Elle a opté pour les divisions suivantes : d’abord la mise en valeur des recherches sur le temps et l’espace via les mouvements de la lumière avec Félicie d’Estienne d’Orves, Etienne Rey, Anne-Sarah Le Meur, Adrien Lucca, Olivier Ratsi ; puis les vibrations cinétiques et expansions de l’oeuvre dans l’espace avec Pe Lang, LAb [au], Elias Crespin ; ensuite les œuvres programmées ou en temps réel avec Antoine Schmitt, Maurice Benayoun, Barrat-Barrot, Santiago Torres ; enfin l’interaction entre l’homme et la machine avec Justine Emard et Niko de la Faye. Des réalisations de Schöffer parsèment l’espace de la monstration par le biais de volumes comme le LUMINO ou des enregistrements comme KYLDEX 1, l’Opéra cybernétique de 1973 à Hambourg.
Antoine Schmitt mixe son activité de plasticien et de programmateur pour nous offrir la série Ombres avec une grande force empreinte aussi d’un baroquisme post-minimal. Anne-Sarah Le Meur nous convie à l’exploration des images par le biais des mathématiques tandis qu’une « sculpture » d’Olivier Ratsi laisse entrevoir tous les possibles d’une anamorphose. Circular Inception d’Elias Crespin se présente comme une grande installation avec des figures géométriques suspendues à des fils reliés à des moteurs invisibles. Le cycle des mouvements et les ombres projetées sur les murs invitent à la contemplation. LAb [au], nom d’un groupe de trois artistes belges (Abendroth, Decock et Vermang) expose Origami, une œuvre constituée de dalles pivotantes qui varient selon un certain rythme. Il en ressort une séduction très forte semblable à celle émanant de Trame en temps réel de Santiago Torres mais ici le public peut intervenir et créer un mouvement permanent au travers des lignes et courbes animées, noires et blanches. Maurice Benayoun travaille sur le concept novateur de météo émotionnelle de la planète avec Emotion winds. Une spectaculaire vidéo de Justine Emard, nommée Co(ai)xistence met en scène le danseur Mirai Moriyama et le robot humanoïde Alter qui tentent de s’apprivoiser, suscitant ainsi un grand moment de trouble. Niko de la Faye avec sa M2B à propulsion humaine (vélo) rend hommage à la voiture-sculpture SCAM 1 de Nicolas Schöffer, continuant cette volonté d’installer l’art partout et en mouvement. Enfin, au sous-sol, Barrot (peintre) et Barrat (informaticien) ont donné vie au projet Peeping skuls qui offre à chaque spectateur une vue unique et éphémère d’un crâne de peinture, généré par une intelligence artificielle (IA) et qui n’existe que pour lui.
La mise en scène générale des réalisations dans une semi-obscurité contribue à l’effet mystérieux de l’ensemble. Paradoxalement, toutes ces recherches mathématiques et conceptuelles contribuent à la création d’un univers irréel, proche et lointain, qui alimente notre irréfragable désir d’émerveillement.
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Circular Inception, 2016, Elias Crespin. |
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