Œuvres
in situ
Catherine
Baas avec Tryptique Zoï
Antonio
Massarutto avec Banzaï
Bambouseraie
en Cévennes, Générargues (30)
Saison
2025
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Catherine Baas, Tryptique Zoï, Bambouseraie en Cévennes, 2025 |
La courbe et l’angle
Pour la
saison 2025, à la Bambouseraie en Cévennes, interviennent deux artistes,
Catherine Baas et Antonio Massarutto qui proposent deux approches, à la fois
différentes en apparence, et complémentaires en réalité. Leurs volumes,
réalisés pour le lieu, se répondent dans
le cadre d’un dialogue noué autour du bambou, entre nature et culture, matière
et manière, pensée et action.
Catherine Baas, artiste française, propose
une installation intitulée « Zoï », qui signifie « Vie » en
grec. Elle s’inscrit dans l’art environnemental et se compose de trois œuvres placées
autour d’un grand chêne. Les formes organiques du triptyque évoquent l’évolution
d’une graine inspirée des turions du bambou, issus du rhizome souterrain et en
cours d’évolution. L’ existence d’une double interaction, entre formes
réelles et inventées, crée un nouvel espace plastique. Composées de tiges de
bambou refendues et tressées, elles mettent en avant leur inclusion dans
l’espace naturel, tout en usant d’indispensables tuteurs métalliques. L’utilisation
de la peinture couleur corail, entre orange et rouge, propose une touche
lumineuse par rapport à la couleur verte des végétaux. Elles apparaissent
différentes et évolutives, la première, couchée, en forme de réceptacle et
totalement peinte à l’intérieur semble offerte au public ; la seconde, posée
comme un couvercle sur le sol, peinte en son milieu apparaît comme une sorte de
gouffre où s’enfoncer ; la troisième, enfin, en forme de cône, comme non
achevée est juste surlignée de peinture à son extrémité. Jouant également avec les
notions de contenant et de contenu, ces volumes invitent à la réflexion au
travers d’une hospitalité potentielle pour toutes et tous, leurs formes
incurvées générant une forme d’apaisement.
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Antonio Massarutto, Banzaï, Bambouseraie en Cévennes, 2025 |
Antonio
Massarutto, artiste italien, expose le résultat d’un travail réalisé sur place
nommé « Banzaï ». L’œuvre, de grande taille, aux formes géométriques
et abstraites représente un animal ou plutôt la possibilité d’un animal, réel
ou fantastique. En fait, l’artiste s’est emparé de la matière première locale,
les bambous pour aboutir à une construction qui met en avant une idée archétypale
à définir. En effet, nous trouvons-nous en présence d’un grand carnassier, d’un
fourmilier hors d’échelle, d’un insecte géant, d’une créature xénomorphe ?
Cet endosquelette qui évoque également et paradoxalement un exosquelette, repose
sur quatre pieds ou pattes, sans véritable tête, oscillant entre approche
naturaliste ou fantasmatique. Il se compose de trois types de bambous de
couleurs différentes : un vert vif pour la structure de base du corps, un
jaune doré pour la peau et un noir pour les artères, ce qui permet d’échafauder
d’innombrables possibilités. Reliés entre eux par des nœuds de fil de fer,
solidement et habilement amarrés, laissant voir les tensions nées de leur
assemblage, leur disposition n’offre aucune représentation précise. Ainsi
apparaissent la matérialité et le dynamisme de cette « chose ». L’œuvre,
élaborée à partir de dessins préparatoires, ne se réfère nullement aux canons
classiques de l’art, laissant émerger l’essence même d’une pensée toujours en
mouvement.
Christian Skimao
1 commentaire:
Très pertinent comme article. Comme toujours, Christian Skimao, avec ses mots permet de mieux comprendre les oeuvres et le travail des artistes. Merci.
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