dimanche 13 avril 2025

Oeuvres in situ, Catherine Baas et Antonio Massarutto, Bambouseraie en Cévennes, 2025

 

Œuvres in situ

Catherine Baas avec Tryptique Zoï

Antonio Massarutto avec Banzaï

Bambouseraie en Cévennes, Générargues (30)

Saison 2025

 

 

Catherine BaasTryptique Zoï, Bambouseraie en Cévennes, 2025

                     La courbe et l’angle

 

 

  Pour la saison 2025, à la Bambouseraie en Cévennes, interviennent deux artistes, Catherine Baas et Antonio Massarutto qui proposent deux approches, à la fois différentes en apparence, et complémentaires en réalité. Leurs volumes, réalisés pour le lieu,  se répondent dans le cadre d’un dialogue noué autour du bambou, entre nature et culture, matière et manière, pensée et action.

  Catherine Baas, artiste française, propose une installation intitulée « Zoï », qui signifie « Vie » en grec. Elle s’inscrit dans l’art environnemental et se compose de trois œuvres placées autour d’un grand chêne. Les formes organiques du triptyque évoquent l’évolution d’une graine inspirée des turions du bambou, issus du rhizome souterrain et en cours d’évolution. L’ existence d’une double interaction, entre formes réelles et inventées, crée un nouvel espace plastique. Composées de tiges de bambou refendues et tressées, elles mettent en avant leur inclusion dans l’espace naturel, tout en usant d’indispensables tuteurs métalliques. L’utilisation de la peinture couleur corail, entre orange et rouge, propose une touche lumineuse par rapport à la couleur verte des végétaux. Elles apparaissent différentes et évolutives, la première, couchée, en forme de réceptacle et totalement peinte à l’intérieur semble offerte au public ; la seconde, posée comme un couvercle sur le sol, peinte en son milieu apparaît comme une sorte de gouffre où s’enfoncer ; la troisième, enfin, en forme de cône, comme non achevée est juste surlignée de peinture à son extrémité. Jouant également avec les notions de contenant et de contenu, ces volumes invitent à la réflexion au travers d’une hospitalité potentielle pour toutes et tous, leurs formes incurvées générant une forme d’apaisement.

  

Antonio Massarutto, Banzaï, Bambouseraie en Cévennes, 2025

  Antonio Massarutto, artiste italien, expose le résultat d’un travail réalisé sur place nommé « Banzaï ». L’œuvre, de grande taille, aux formes géométriques et abstraites représente un animal ou plutôt la possibilité d’un animal, réel ou fantastique. En fait, l’artiste s’est emparé de la matière première locale, les bambous pour aboutir à une construction qui met en avant une idée archétypale à définir. En effet, nous trouvons-nous en présence d’un grand carnassier, d’un fourmilier hors d’échelle, d’un insecte géant, d’une créature xénomorphe ? Cet endosquelette qui évoque également et paradoxalement un exosquelette, repose sur quatre pieds ou pattes, sans véritable tête, oscillant entre approche naturaliste ou fantasmatique. Il se compose de trois types de bambous de couleurs différentes : un vert vif pour la structure de base du corps, un jaune doré pour la peau et un noir pour les artères, ce qui permet d’échafauder d’innombrables possibilités. Reliés entre eux par des nœuds de fil de fer, solidement et habilement amarrés, laissant voir les tensions nées de leur assemblage, leur disposition n’offre aucune représentation précise. Ainsi apparaissent la matérialité et le dynamisme de cette « chose ». L’œuvre, élaborée à partir de dessins préparatoires, ne se réfère nullement aux canons classiques de l’art, laissant émerger l’essence même d’une pensée toujours en mouvement.

 

                                                                                                                                                 Christian Skimao

1 commentaire:

Diego Petersen a dit…

Très pertinent comme article. Comme toujours, Christian Skimao, avec ses mots permet de mieux comprendre les oeuvres et le travail des artistes. Merci.