mercredi 14 mai 2025

Exposition Danse avec les démons, LUMA Arles, 2025

 

Exposition collective et expérimentale avec une cinquantaine d’artistes contemporains, Danse avec les démons, La Tour, galerie principale, niveau -2 et dans le parc paysager, LUMA, Arles,

Saison 2025, ouverture en mai

 

 

Danse avec les démons, vue partielle, LUMA Arles, 2025

 

 

 

                  Eclectismes (partie 3)

 .

 

 

   Danser avec des démons ne semble jamais une activité anodine. La question du démon dans le titre exact, Danse avec les démons, demeure essentielle, car de quoi parlons-nous ? Du démon catholique ou du daimôn de la Grèce antique ? Cette exposition ou plutôt cette expérience, a été menée à Bâle-Riehen à la Fondation Beyeler en 2024 et se continue en 2025 à Arles. Projet ambitieux et évolutif, le titre même demeure variable en fonction des intervenants. Ainsi, l’accrochage pensé par Tino Seghal met en scène des photographies et des peintures qui se lient entre elles et forment sur les murs une sorte de ligne directrice, autonome, entre le portrait, l’architecture, et l’abstraction. Les sculptures entament également, entre elles, un dialogue, selon le principe énoncé mais dans une spatialité différente. Les cartels individuels se trouvent évincés pour ne pas nuire à l’effet visuel global tandis des schémas explicatifs prennent place sur le mur opposé.  

Danse avec les démons, LUMA Arles, 2025


 Une installation immersive de Carsten Höller et d’Adam Haar nous accueille dès l’entrée, nommée Dream Hotel Room #1 : Dreaming of Flying with Flying Fly Agarics (2024) . Si depuis 2008 Höller crée des chambres d’hôtel à l’intérieur des musées, Haar travaille sur la modification des rêves pour résoudre certains troubles du sommeil. Ensemble, ils proposent pendant la durée d’une sieste, pour une visiteuse ou un visiteur de changer leur état onirique grâce à différentes innovations comme un lit mouvant, un champignon « volant » et des récits murmurés les incitant à accompagner des amanites tue-mouches volantes. Finalement cette démarche introspective n’est peut-être pas si anodine que cela, et renoue avec certains aspects du Romantisme historique et des expérimentations de la Côte Ouest des USA durant les années 1960. Une autre réalisation, fort massive en raison de ses grosses chaînes en métal demeure paradoxalement très ouverte, et se trouve au centre de la salle, intitulée Une bibliothèque aussi grande que le monde. Elle a été conçue par le philosophe Federico Campagna et l’artiste Dozie Kanu. Un club de lecture permet de mettre en relation, les publics et les intellectuels sur divers questionnements

 

Philippe Parreno, Membrane, 2023. LUMA Arles, 2025

  Trois réalisations occupent le parc paysager. Voyons d’abord installation de Precious Okoyomon, poète et artiste avec the sun eats her children (2024) : dans une cabane en bois, avec des fleurs et des lauriers (toxiques) se trouve un gros ours animatronique qui pousse des cris à intervalles réguliers. Fujiko Nakaya se trouve ensuite sur un plan d’eau avec sa magique sculpture de brouillard (déjà évoquée dans l’article sur E .A .T.). Enfin, émerge une énorme machine, assez inquiétante, de Philippe Parreno, Membrane (2023), une « structure cybernétique à capacités sensorielles et traitement génératif du langage » qui se trouve reliée à la terre par des capteurs. Si l’étrange rapport qui s’établit entre nature et animation crée un trouble récurrent, il semble pourtant assez difficile de savoir ce qui relie tous ces éléments ensemble. Par ailleurs, les œuvres du parc semblent bien éloignées de celles de la salle d’exposition intérieure. Restons cependant dans l’attente curieuse des prochaines variations curatoriales.

 

                                                                                                                                                    Christian Skimao

 

 



       

 

 

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