lundi 12 mai 2025

Exposition E.A.T. , Luma Arles, 2025

 

Exposition Sensing the Future : Experiments in Art and Technology (E.A.T.), La Tour, galerie des Archives vivantes, LUMA, Arles

Saison 2025, ouverture en mai

 

 

Photographie du Pavillon Pepsi à Osaka en 1970, au fond. LUMA Arles, 20025.

 

                                            Éclectismes (partie 1)

 

 

  Évoquons d’abord Sensing the Future : Experiments in Art and Technology (E.A.T.), exposition historique qui bénéficie du soutien du Getty Research Institute. La convergence de pensée de divers acteurs a permis la mise en place d’un soft power traduisant l’euphorie technologique et artistique de ces années 1960 et 1970. Dans un cadre extrêmement collaboratif entre ingénieurs, artistes, industriels, et penseurs, E.A.T. a été fondé en 1966 aux USA par Billy Klüver et Fred Waldhauer, ingénieurs aux Bell Telephone Laboraties ainsi que par des artistes, et non des moindres, comme Robert Rauschenberg et Robert Whitman. L’acmé des réalisations se trouve atteinte avec la création du pavillon Pepsi à la Foire internationale d’Osaka au Japon, en 1970. Les défis technologiques se trouvent présents à tous les niveaux ainsi que les enjeux artistiques. La création d’un brouillard d’eau qui enveloppe le dôme blanc à facettes, par la japonaise Fujiko Nakaya, offre une aura particulière à l’ensemble, tout en lançant une nouvelle forme de sculpture écologique. Un exemple de son approche très spectaculaire nous enchante et nous fascine avec Fog Sculpture #07563, dans le parc paysager de la LUMA et qui s’inscrit également dans Danse avec les démons


Fujiko Nakaya, Fog Sculpture #07563, parc LUMA Arles, 2025


  Dans des petites salles et dans une pénombre complice surgit une sélection de ces œuvres technologiques des années 1960 : Robert Rauschenberg avec Dry Cell (1963), sorte de Combine-painting animé réagissant à la voix humaine ; Cone Pyramid (Hearty Beats Dust) (1968) de Jean Dupuy, artiste français, qui enregistre les battements du cœur tout en les traduisant en fonction de leur intensité en une vibration déclenchant l’envolée d’un pigment, sublimé par un éclairage rougeoyant ; Hans Haacke avec Photoelectic Viewer-Controlled Coordinate System (1968) où des ampoules s’allument et s’éteignent en fonction des mouvements du public qui visite ; sans oublier les Silver Clouds (1966) d’Andy Warhol, refabriqués en 2025, sorte de ballons en forme d’oreiller qui réagissent aux courants et aux variations de température. Cette monstration à la fois didactique et nostalgique nous ramène dans une modernité, presque disparue, où les recherches technologiques se trouvaient placées sous le signe d’un optimisme qui aujourd’hui n’existe presque plus.

 

                                                                                                                                                     Christian Skimao

 

 

                                                                                                                                                    

 

 

Aucun commentaire: